Les quelques fois où mode et musique se rencontrent, leur fusion fait des étincelles. Le grunge ne fait pas exception. Cette lame de fond née à Seattle au milieu des années 80 avec ses riffs ‹‹boueux››, ses arrangements bruts et ses refrains angoissés a produit un larsen vestimentaire dont l'écho frappe de plein fouet cette rentrée 2013. Vogue lui consacre tout un numéro.
Il faut dire que le folklore stylistique porté à l'incandescence par Kurt Cobain et Courtney Love, couple impérial du grunge s'il en est, allié à la liberté décomplexée que leur allure crachait à la face du monde, est un éternel geyser.
Spécimens vintage, mélanges audacieux, superpositions frondeuses, culte de l'aspect ‹‹vécu›› des choses, doigt d'honneur au politiquement correct, la mode grunge est un manifeste de vérité que notre époque tourmentée redécouvre et adore.
Au dernier Festival de Cannes, Michael Douglas, méconnaissable en perruque laquée, bardé de kilomètres de strass et de soies, a littéralement crevé l'écran et ressuscité, en passant, une mascotte légendaire de Vegas, Liberace. Le destin étoilé et carbonisé de ce pianiste dont le look aurait fait passer la Castafiore pour un modèle de discrétion a inspiré l'écrivain Simon Liberati. Encore une histoire de mode et de musique. Délirante celle-là. La vérité du grunge versus l'étoffe de l'illusion.
On the few occasions that fashion and music meet, their fusion makes sparks. Grunge is no exception. This groundswell was born in Seattle in the mid-80s with its "muddy" riffs, its rough arrangements, and its anguished refrains which have produced a style feedback whose echo is hitting this fall 2013. Vogue devotes an entire issue to it.
One must say that stylistically folk was worn to incandescence by Kurt Cobain and Courtney Love, the grunge imperial couple if ever there was, together with the uninhibited freedom that their look spits in the face of the world, is an eternal geyser.
Vintage specimens, audacious mixtures, rebellious overlays, the cult of the look of "experiencing" things, giving the finger to political correctness, grunge fashion is an obvious truth that our tormented time rediscovers and loves.
At the Cannes Film Festival, Michael Douglas, unrecognizable in a lacquered wig, encased in kilometers of rhinestones and silk, has literally burst the screen and risen again, through a legendary mascot of Vegas, Liberace. The starry destiny and burnout of the pianist whose style would have reduced the Castafiore to a model of discretion has inspired writer Simon Liberati. Again the story of fashion and music. This one delusional. The truth of grunge versus the stuff of illusion.
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